Moi, j'ai toujours raison.

Si.

Enfin presque, mais si on arrondit à 99% au-dessus, j'ai toujours raison, donc c'est pareil.

Voilà, et comme je suis une vraie pro du suspense, vous crevez d'envie de savoir quand mon immense sagesse s'est manifestée pour la dernière fois.

Pareil pour le coup des 99% avec le nombre de lecteurs que ça intéresse.

Donc, voilà, alors. Il se trouve que, hein. Oui tout à fait. Bon ok.

Ma mère, il y a de cela quelques mois, s'est opposée à mon choix de lycée, en partie parce que celui que je convoitais (et qui est le mien actuellement hein) était constitué d'environ 50% de vrais bâtiments et de 70% de préfabriqués (et qui est un lycée littéraire, ce qui se voit aisément à mon niveau en maths) et même de 30% de toilettes démontables au milieu de la cour. Donc, mon lycée est une sorte de grand truc en tôle avec des échafaudages, des creux, des bosses, des élèves, des profs et des cafards. Nous avons souvent cours dans des préfabriqués qui se mettent à trembler quand on éternue, posés sur des bouts de bois pour qu'ils soient à peu près droits. Moi je trouve ça fantastique, ça me rappelle un peu ma chambre.
Aujourd'hui j'ai testé la résistance de mon lycée à la tempête. Je vous laisse imaginer le pire, parce que c'est à peu près ça. Tout a commencé par des bouts de toit qui volaient, rien de très différent de d'habitude en somme. Nous avions cours dans un préfabriqué quand la tempête a commencé à devenir une tornade (hyperbole faites pas attention je révise mon français). Les murs ont commencé à trembler, puis on a entendu de grands bruits. J'ai demandé à la prof si on devait se cacher sous les tables, mais vu l'état des tables il aurait mieux fallu aller directement en haut des échafaudages et faire le saut de l'ange. A la fin du cours, nous nous sommes dirigés vers un bâtiment solide, un vrai, cherchant un asile et surtout la salle du cours de français. Blague de ma copine : "il manquerait plus qu'on se fasse évacuer". Réponse de moi : faut pas rêver. Deux minutes s'écoulent, et on entend "évacuatiooooooooooooooooooooooooon". Bah purée.
On sort, on traverse ça :

(entre la phrase précédente et l'affichage de l'image s'est écoulée une heure. L'ordi a planté mais maintenant je me fais plus avoir, je kopicol à tout-va)

donc on traverse ça :

(photo prise avec mon téléphone offert par mon n'amoureux. eh j'suis presque une moblogueuse moi)

qui n'est somme toute pas tellement différent du paysage habituel. On va à l'autre bout du lycée derrière des barrières de sécurité, puis finalement on se fait virer dehors. Des voitures de police et des camions de pompiers parcourent toute l'avenue sirènes hurlantes, le vent souffle en rafales, les gens marchent de travers sous les bourrasques, les arbres se plient et des trucs volent. La fin du monde quoi. La fin des cours de la journée, surtout, heureusement, youpi.

Donc, j'ai toujours raison parce que grâce à mon choix d'un lycée en ruines, j'ai manqué un cours de français et un contrôle de latin, youhouuuu.

Bon ok le contrôle je l'aurai demain, mais bon, voilà j'ai raison. 

Changeons de sujet et racontons notre vie.

La vie, en ce moment, c'est un peu marche ou crève, et moi je rampe. Très fun, j'hésite entre me pendre et avaler la boîte d'anti-inflammatoires que m'a prescrite le médecin parce que je suis en croissance et que ça fait mal. Il m'a aussi conseillé un régime et du sport, mais mes oreilles étaient bouchées j'ai pas entendu. Sinon, entre deux disputes avec tout le monde, ça va super bien, je suis tellement heureuse dans ma vie que ces vacances je me casse seule en Alsace prendre l'air (et trois kilos, car mes grands-parents ont prévu des repas légers pour moi parce qu'on mange léger en Alsace, si si faut pas croire les clichés, même si ils sont vrais). Voilà.

Ah puis sinon parce qu'il ne manquait plus que ça, j'ai officiellement plus le droit de voir le n'amoureux. Le paragraphe qui va suivre est un paragraphe subliminal au cas où mes parents auraient l'idée de lire mon blog comme on lit le journal intime de sa fille. En plus, quand vous aurez découvert comment il se lit, vous aurez découvert un de mes tics quand je lis sur Internet.

Donc, le n'amoureux et moi n'avons plus le droit de nous voir, question de gens qui ne veulent pas prendre de responsabilités ne cherchez pas à comprendre. Donc, parce que le n'amoureux et moi sommes comme un plateau de fromage avec pavé d'affinois ou un été avec du soleil, c'est indissociable (purée les requêtes sur google que je vais me prendre avec ça), donc comme le n'amoureux et moi sommes comme lui et moi, nous ne pouvons survivre sans nous voir. Donc, et c'est pas bien hein, nous nous voyons deux fois plus que quand c'était autorisé, sauf que c'est pas autorisé. J'ai envie de vous faire sentir le climat de profonde intelligence qui règne dans ma classe, vous allez voir ça déchire. Le n'amoureux que j'aime a 5 ans de plus que moi. J'ai jamais compris pourquoi ça choquait, vu que mes parents qui s'aiment ont 7 ans d'écart et que ça fait 25 ans que l'écart a pas changé et qu'ils s'aiment toujours. Mais voilà, 15 ans et 20 ans ça choque, d'autant plus que le n'amoureux à le regarder comme ça on lui donne en fait 25 ans, bah ouais pendant qu'on y est. Donc, ma classe, que ça ne regarde pas mais elle s'en fout, a commencé par l'appeler "le pédophile", c'est tellement marrant. Maintenant ça va ils sont gentils, c'est mon "père". C'est marrant ça paraît moins pire quand on le raconte plutôt que quand on le vit, mais s'il vous plaît ne venez pas me dire que ce n'est rien merci, qu'ils me détestent moi je m'en fous (ouais en même temps je les cherche j'ai eu les félicitations au conseil, après comment tu veux avoir des amis?), mais pas mon n'amoureux, nan, nan, nan bande d'abrutis, de décérébrés, de lacunaires du bulbe, de ramassis de camembert qui pue, méchants pas beaux, bouhou je vais le dire à ma mamaaaaan. Ah bah nan je peux pas, c'était plus marrant quand ça allait bien. Voilà ça fait du bien d'exposer au monde entier (enfin aux 0,000000001% du monde entier qui me lisent) que personne ne m'aimeeuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu. Nan même pas le n'amoureux passk'il m'exploite, sisi.

Sur ce je vous laisse avec mes malheurs. J'ai aussi une ampoule au pied droit, de l'acné, 10 kilos de trop, mal aux jambes passe que je croisssancise, ma gencive qui enfle, et pire que tout un contrôle de latin demain.

Voilà c'est fini, rangez les mouchoirs, je suis heureuse. Je vois le n'amoureux demain matin. 

Ah et je voudrais ajouter quelque chose.

Quelque chose.

C'était le mot de la fin. Enfin presque.