Essai n°1:

Monsieur,

Comment tu vas, monsieur ? Bon ok je m’en fous c’est vrai. Soyons francs : le latin me fait ch… c’est une matière qui prend trop de temps, trop de travail pour les maigres avantages qu’elle rapporte (je dis « maigres » pour nuancer car elle n’en apporte pas). Elle me bloque 5 heures par semaine et nuit fortement à mon moral. En plus, monsieur, c’est ta femme la tortionnaire, et ça c’est pas cool, passke ta femme elle est encore plus coincée que toi, c’est pour dire. Bref, si  tu me laisses pas arrêter le latin, je ferai sauter les 5 bombes que j’ai placées dans ton bâtiment. A bon entendeur, salut monsieur.

 Essai n°2:

Monsieur,

Pour être honnête, t’écrire me saoule mais si je ne le fais pas, je continue le latin. Et, le latin, tu le sais toi-même pour l’avoir enseigné, est une matière lourde, épuisante et qui ne donne qu’une envie : l’arrêter, et tu le sais pour l’avoir fait. Alors voilà, moi aussi je veux arrêter.

 Essai n°3:

Monsieur,

Tu sais j’ai rien contre toi, mais t’as fait les emplois du temps n’importe comment. Alors je sais que t’es payé à moins d’heures que moi, et que tu t’en fous que je passe mon vendredi après-midi à m’ennuyer dans un coin pendant deux heures en attendant de le faire une heure encore en cours de latin, mais moi, ça me déprime, tu comprends mec. Voilà, je te conseille de me faire arrêter passke sinon mon papa qui a fait plein de karaté et de tae kwon do il va te péter la gueule.

Essai n°4:

Monsieur,

Je sais t’es pas d’accord pour que j’arrête le latin. Mais bon, faut tout t’expliquer alors je suis patiente.
J’ai pris ta femme en otage. Oui, je sais tu ne l’avais pas remarqué mais elle n’est pas rentrée ce soir. Elle est là, à côté de moi pendant que j’écris. Elle a le regard hagard, défigurée par une sorte d’exaspération tragique. Comme quand je me plante dans une réponse. Elle a l’air complètement à côté de la plaque, mais ça c’est comme tout le temps. Tu veux être un héros ? Dis oui à mon unique demande : arrêter le Latin.
Et je veux un million en liquide et un hélicoptère.
Et la fin des cours de maths.
Et de bio.
Et des cours tout court.
Et la paix dans le monde.

Essai presque final (c'est mon père qui rattrappera hein) :

Monsieur,

 Je suis en seconde 1 au lycée La Bruyère, et j’ai choisi l’option facultative Latin sans réellement prendre conscience des conséquences. Permettez-moi, monsieur, de vous expliquer pourquoi je sollicite votre accord pour arrêter cette matière.

Votre première pensée au regard de mes notes serait peut-être qu’elles ne sont pas un réel motif pour arrêter le Latin. En effet, j’ai 16,5 de moyenne, ce qui pourrait passer pour une marque d’intérêt profond pour cette matière. Le Latin est, c’est vrai, une matière intéressante, cependant elle nécessite beaucoup de travail et, je l’avoue, de temps. Pour une matière qui nécessite trois heures de cours, elle me prend parfois cinq heures et me fait sortir trois heures après mes camarades. Pour être franche, cette idée affecte mon moral de façon très négative.

Ensuite, j’ai perdu les raisons qui m’ont poussée à choisir cette option. En effet je voulais m’orienter dans le professorat, et particulièrement dans le domaine du Français, et le Latin m’aurait été indispensable. Mais j’ai décidé de changer quelque peu d’orientation, et j’ai ainsi perdu toute motivation à continuer cette matière.

De plus, le programme de seconde m’a surprise par sa richesse et sa complexité, et j’ai besoin de pouvoir me concentrer tout particulièrement sur les matières qui intéressent mon choix futur de m’orienter vers les langues vivantes, c’est pourquoi je ressens le besoin d’arrêter le Latin, plutôt que d’arrêter d’y travailler.

En vous remerciant de votre compréhension, je vous souhaite vivement d’accéder à ma demande, si tu tiens à la vie. Merci.