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Pensée du jour ... bonjour !
"Ceux qui médisent derrière mon dos, mon cul les contemple." (Francis Picabia)
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Non, rrrien de rieeen, nooon...
Bon, je m'étais promis qu'une fois en vacances, j'écrirais un compte-rendu de mon année de 2de. Principalement dans le but de m'en souvenir plus tard, aussi pour tourner la page et passer à l'année suivante, et enfin parce que vous avez plein de choses à y apprendre (allez lecteur force-toi un peu, je suis sûre que tu en meurs d'envie).
A la fin des dernières grandes vacances, je ne me sentais pas prête du tout à reprendre les cours. Vous savez, la plupart des élèves après deux mois s'ennuient ferme, et n'ont qu'une envie: retourner en cours pour voirs leurs amis et reprendre une vie normale. Oui mais voilà, moi non seulement je ne m'ennuyais pas (un n'amoureux formidable ça donne envie d'avoir 6 mois de vacances), mais en plus j'avais pas d'amis à retrouver. Sans parler de l'appréhension à aller au lycée (quoique, en fait, ça m'a fait moins peur que l'entrée au collège, même si j'ai fait le même cauchemar à 4 ans d'intervalle avant de changer d'école). Je me connais, je suis pas faite pour aller vers les gens, m'incruster dans les groupes, me faire plein de potes partout et finir le premier jour avec le sentiment qu'une bonne année commence. Ah non, moi je m'en souviens, j'ai passé ma rentrée seule, je n'ai parlé à personne, j'étais paumée et quand je suis rentrée chez moi, je me suis dit que l'année allait être horrible, et que je voulais retourner au collège où en 4 ans j'étais arrivée à me faire 3 vraies amies (qui forcément avaient chacune choisi un autre lycée). Mais non, j'ai tout abandonné, il paraît que c'est ça grandir.
Enfin bon, j'ai fini par m'habituer peu à peu, et par apprendre à connaître les gens de ma classe. Là, je me suis rendu compte que dans cette classe, je ne pourrais jamais me faire de vrais amis. D'ailleurs, ça s'est prouvé dans l'année. Oh évidemment je n'étais pas seule, mais entre la fille qui se prétend mon amie mais qui n'est jamais là quand j'ai besoin de soutien, le gars qui est gentil mais tellement dans son trip qu'il n'en a rien à faire de personne, et le déprimé de la vie (en même temps se faire tromper par sa copine avec une fille, ça remonte pas le moral) qui s'ouvre les veines en cours et qui, à la fin de l'année m'a insultée puis ignorée, j'étais pas gâtée. Mais évidemment, ça ne dépendait que de moi de me faire d'autres amis. Il y en a eu évidemment, des connaissances, des gens que je salue quand je les vois, des gens sympas, mais toujours pas de soutien ni de complicité dans les moments durs (et au niveau moments durs, l'année a été bien gratinée). Heureusement que je m'entendais bien avec les profs. Une forme de complicité, d'attention, de respect finalement s'est instaurée entre la plupart d'entre eux et moi. Je me rappelle de ma prof d'Anglais qui m'interrogeait toujours du regard quand elle répondait à un élève, pour voir si j'étais d'accord, je me rappelle de ma prof d'Allemand qui priait avec ferveur que je sois là, puisque j'étais la seule à participer, et à comprendre, je me rappelle de ma prof d'Italien qui, quand l'inspectrice est venue, n'a interrogé que moi, tellement elle avait peur que quelqu'un se plante. Je me rappelle de ma prof de Français si fantastique, avec qui j'ai encore plus adoré que d'habitude décortiquer les classiques, et qui me rendait ma copie avec une sorte de respect dans le regard, eh oui, ça n'arrive pas souvent d'être sur la même longueur d'ondes que sa prof de Français tordue. Je me rappelle de mon prof de physique timide à qui je n'hésitais pas à montrer ma mauvaise humeur quand je le trouvais injuste, mais qui m'a quand même félicitée devant toute la classe (bon ok sans me citer) de mon 19,5/20 au contrôle sur l'année, avec une gentillesse caractéristique des personnalités humbles. Je me rappelle de ma prof de maths dans sa dernière année d'enseignement, qui passait son temps à dire que les élèves d'aujourd'hui étaient vraiment nuls comparé à il y a trente ans, la prof pure et dure de la vieille école, qui a eu plein d'ennuis familiaux graves dans l'année, mais qui n'a pas manqué un seul cours, quitte a aller pleurer dehors. Elle me racontait parfois ce qui l'inquiétait, je la trouvais courageuse, j'espère que sa retraite sera tranquille. Je me souviens de ma prof de Latin typée bourgeoise qui toute l'année m'a saoulée pour que je n'arrête pas, et qui finalement m'a montré son affection à la fin, en me sortant droit dans les yeux cette grande vérité que j'entends de chacun des profs qui ont fait attention à moi depuis le CP: "tu te sous-estimes bien trop, alors que tu as largement les capacités ... fais attention". Mon maître de CM2 avait une autre variante qui finissait par "ça te perdra". Bon en même temps, le jour où on devait dessiner pour compléter une image trouvée dans un magazine, il m'avait donné des endives cuites, l'enfoiré. Moi qui ai toujours voulu bien faire, j'ai fondu en larmes devant mes trois pauvres traits orange. Chaque année j'ai eu une raison différente de pleurer parce que je me sentais nulle. Cette année ça a été le Latin. Je me souviens aussi de ma prof d'Histoire, avec son humour franc et ses cours passionnants, qui racontait des conneries sur mes copies entre deux corrections, et qui, à la fin de l'année sur mon travail sur la Révolution, m'avait dessiné une Marianne version ours en peluche. Elle me manquera. Ils me manqueront, ceux que je n'aurai pas l'année prochaine. Mais, et ça a sûrement été le point le plus positif de l'année, entre deux grands moments de déprime au lycée, accentuée souvent par une dispute avec ma mère, j'ai pu apprendre à connaître mieux mon n'amoureux. J'ai séché la cantine au moins la moitié de l'année, et mon n'amoureux a dépensé des fortunes, mais nous avons pu, presque chaque midi, prendre un repas en tête à tête, que ce soit le meilleur couscous marocain du coin, ou une grande assiette bien garnie chez le chinois (ça on l'a fait 2 fois, c'était hors-de-prix), ou un sandwich frais et excellent à la sandwicherie du coin, ou une crêpe au restau, on a passé tous les deux des moments merveilleux à se soutenir, à partager, à rire ou à faire des projets. D'abord, c'était un lundi toutes les deux semaines, parce que j'avais deux heures pour manger. Puis ça a été à chaque fois que j'avais un peu plus de temps à midi. Puis ça a fini par être à chaque fois qu'on avait envie, ou besoin de se voir. C'était génial. C'est comme le vendredi une semaine sur deux, où j'avais à attendre 2h avant le cours de latin. J'en ai passé très très peu toute seule, mon n'amoureux a toujours été là pour moi. Et je vous ai parlé du brunch le samedi matin au MacDo? Une institution! Chaque samedi matin, on se levait aux aurores (et le n'amoureux bien plus que moi), pour avoir une demi-heure au MacDo à prendre un excellent petit-déj, baignés dans le bonheur et le sentiment merveilleux d'être seuls au monde, le matin (de toute l'année, pas une seule fois mes parents ne s'en sont rendu compte, ou n'ont voulu s'en rendre compte). Puis, quand il était l'heure mon n'amoureux me raccompagnait devant le lycée et j'allais en Latin, pendant que lui allait vers ses occupations. L'institution du brunch du samedi matin a commencé tout bêtement, une fois qu'on avait prévu un samedi matin de prendre le même bus car lui aussi avait quelque chose de prévu. Une fois arrivés à mon arrêt, il n'a pas voulu descendre et m'a proposé d'aller prendre un café au MacDo de l'arrêt suivant. Et après on n'a plus jamais arrêté, c'était merveilleux. Mon amour, je voudrais te dire merci pour tous ces moments de bonheur passés ensemble cette année, j'espère que ces souvenirs resteront gravés en nous. Cette année tu vas habiter tout près de là où je serai, je suis sûre que nous aurons d'autres moments merveilleux à garder en nous (et puis j'ai confiance, tu es bon cuisinier...). C'était d'ailleurs marrant, de voir les rumeurs qui se répandaient au sujet de nous deux. Comme mon n'amoureux fait beaucoup plus que qon âge, on entendait des trucs comme "il a 27 ans et en fait les parents de Katja ils vont porter plainte". Ou des fois, derrière mon dos pour se foutre de moi, ils l'appelaient mon "père". Toutes ces vacheries qu'on a apprises ne nous ont finalement pas touchés, "eh oh bande d'abrutis, on a eu bien pire que vos gamineries". J'avais juste mal qu'on insulte celui à qui je tiens le plus, mais finalement les plus matures d'entre eux ont fini par venir me voir pour savoir la vérité, et par être contents pour nous. Et puis avant mon année de seconde j'ai eu peur de couler, parce qu'on se fait toujours un devoir de répéter aux bons élèves de collège qu'ils seront nuls au lycée. Comme d'habitude, j'étais persuadée que mes notes allaient chuter. Heureusement, je me suis trompée, et dans l'ensemble ça a été génial parce que j'ai vraiment eu l'impression d'être faite pour le lycée au niveau du travail. Et ça aide. Mais bon, en résumé, ça a été une bonne année aux niveaux sentimental et scolaire, mais niveau social une vraie cata. *séquence traumatisme* Le dernier cours de Latin auquel j'ai assisté (j'ai séché les derniers en fait). La cassette que voulait mettre la prof ne marchait pas, et elle nous a dit de faire ce qu'on voulait. La classe s'est alors séparée en deux groupes qui ont eu des discussions animées pendant toute l'heure. Enfin plutôt trois groupes, parce que moi j'étais toute seule. Je ne sais toujours pas si c'était parce que je n'ai pas voulu m'y joindre ou parce que je ne m'y sentais pas invitée, mais un grand moment de solitude qui dure près d'une heure, ça fait mal. Je me demande si je suis associale, ou tout simplement trop différente -pas mieux, différente- pour faire comme les autres. Il y a eu aussi toute l'histoire du Vietnam, entre les lettres, l'entretien, la visite des Vietnamiens au lycée, j'ai eu de quoi m'occuper et me prouver que je pouvais arriver à quelque chose. Voilà j'ai fait le point. J'ai sûrement oublié des trucs, mais je les dirai plus tard, l'article est assez long et il est assez tard. Merci et bravo d'avoir lu jusque là. Bonnes vacances si vous en avez. Merci. Délire solitaire de Katja, le Lundi 18 Juillet 2005, 02:14 dans la rubrique "Trop fun ma vie".
Cris du coeur :
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à 10:51